Le Pont de la Toussaint (par Eileen)
Parce que je voulais Julien m'a gentillement demandé de venir décrire notre week-end sur son blog, j'écris pour vous un article qui racontera notre petite sortie à Etxauri ce week-end passé.
Vu que Ju n'avait que 4 jours de libre pendant que tous les autres poitevins ont fait en sorte d'avoir des vacances interminables au moins huit jours, il était obligé de partir moins loin que ses amis grimpeurs qui, eux, sont partis une semaine (voire plus) à Margalef. Alors Ju a fait un joli compromis, et il est parti à Etxauri avec un gros boulet de l'escalade sa mignonne chérie, moi.
J'ai déjà assuré Ju une fois, au mois de juillet 2011 à Rodellar (vous voyez, c'est tellement rare que je me souviens de la date précise) et après un jour où je craignais constamment le laisser tomber et mourir sur le beau sol du canyon, j'ai pu passer le relai aux autres grimpeurs présents dans le coin. Cette fois, il n'y avait que des espagnols, donc j'étais obligée de me faire pousser des couilles et l'assurer pendant les deux jours.
On est donc arrivés à Etxauri jeudi matin et nous sommes montés vers la falaise, secteur Gradas de ciriza. Après la petite marche où je n'étais pas super bien, on s'installe et Ju se lance dans un 6b+ et m'assure qu'il y a 0,01% de chance qu'il tombe pour que je puisse reprendre l'habitude d'assurer. Je prends doucement confiance face au vide derrière nous qui ne me rassure pourtant toujours pas.
Mais on est où??
Après ce petit échauffement facile, Ju commence à mal réperer les voies pour pouvoir avoir des excuses pour ne pas arriver à les sortir parce qu'il y en a beaucoup qui ne sont pas dans le topo. Il sort d'abord une 7c (Vudu) à vue parce que je l'assurais et il avait peur de tomber. Il n'y avait pas de raison, dans la prochaine voie, il fait une petite chute que j'attrape gentillement sans faire mal à personne. Mais je veux bien être utile comme je peux!
Pas vraiment d'autre voie de sorti le premier jour---il essaie plusieurs choses dans le 7. Mais on a passé 4 heures sur la falaise avec un temps plutôt correct, et pas trop de vautours, donc on descend.
Journée no. 2, Ju essaie de me faire grimper et comme d'habitude je stresse trop du fait de ne pas avoir un gros plat derrière moi (que puis-je dire, je viens du Texas, je n'ai pas vu de colline avant mes 18 ans!). Il m'envoie dans un 5b qu'il fait en baskets et qui me stresse à max dès la 2e dégaine (et qui n'est, selon lui, pas super facile). Tant pis, pas de surprise là, je me connais et plutôt que de psychoter sur le vide dans des voies que je pourrais sûrement sortir, je préfère laisser Ju grimper. Pourtant cette deuxième journée je n'arrête pas de stresser sur le vide derrière, même quand je vois les chiens et les enfants se promenant tranquillement partout. Là aussi il n'y a que des nouvelles voies. Je passe mon temps à regarder les mauvais assureurs espagnols à côté qui n'en ont rien à faire du fait que leur pote soit à 20 mètres en haut d'une falaise... Ju essaie une 7c où il chute et je me plaque contre la falaise avec deux beaux bleus aux genous. Mais bréf je ne suis pas bien et Ju finit par capituler et m'amène à un autre endroit où il n'y a pas moins de vide mais où il est caché par des arbres. Il prend un peu plaisir en faisant une 7a+ où il s'assoit en haut d'El Huso. Mais moi j'ai atteint mes limites et je dis stop à l'assurage même en me sentant un peu coupable.
J'aime bien rester assise...
Le petit refuge sauvage, dont j'ai entendu autant parlé, était occupé pour une fois donc on a dormi en tente, et on a mangé dans le village en regardant les enfants de grimpeurs sur leur super aire de jeu. Samedi matin on repart vers la France en passant par San Sebastian où on mange des super tapas et où on voit des surfeurs se promener dans les rues.
On finit le week-end avec un petit passage à Bordeaux et à Gémozac pour voir les championnats d'Europe, mais on arrive malheureusement trop tard pour voir la difficulté et on passe l'après-midi à regarder la vitesse.
Un joli week-end en perspective mais on voit bien que la falaise n'est pas mon milieu naturel!